AFP
03 sep. 07 - 10h03
"Nous sommes prêts à négocier un plan de paix, mais le gouvernement ne veut pas. Au contraire, il veut résoudre les problèmes par les armes", a déclaré l'ex-général, joint par téléphone dans son quartier général de Kirolirwe, dans les montagnes du Masisi (Nord-Kivu).
De violents combats ont opposé jeudi des soldats loyalistes des Forces armées congolaises (FARDC) et des insurgés ralliés à Nkunda, qui ont tenté en vain de s'emparer du quartier général d'une brigade à Katale, dans le Masisi.
Les incidents avaient débuté le 27 août, lorsque des éléments "nkundistes" avaient attaqué un véhicule d'escorte de FARDC dans la même région, faisant 4 morts, selon les FARDC et l'ONU. Le lendemain, les insurgés délogeaient les FARDC des localités proches de Rubaya et Runyoni, faisant 9 morts.
Une trêve fragile s'est installée jeudi après-midi et était respectée samedi, en dépit d'un accrochage vendredi à Ngundu, dans le sud du Masisi, d'où des combattants "nkundistes" ont été chassés.
"Je ne suis pas en guerre, mais si le gouvernement m'attaque encore, je vais riposter. Et je pense que (la prise de) Ngungu est la dernière réussite du gouvernement", a affirmé le dissident.
Nkunda a accusé les loyalistes d'avoir déclenché les hostilités et affirme que ces événements sont liés au fait que le gouvernement "ne veut pas respecter les accords de Kigali".
En janvier, Kinshasa avait passé un accord avec Nkunda à Kigali, pour favoriser l'intégration de ses troupes - alors estimées à maximum 3.500 hommes - à l'armée régulière, après de violents combats au Nord-Kivu fin 2006. Cinq brigades "mixées", constituées pour moitié de loyalistes et de nkundistes, ont été déployées dans la région.
Mais à la mi-août, les éléments pro-nkunda au sein de ces brigades ont abandonné leurs positions après l'annonce de l'armée de leur retirer la tâche de traquer les rebelles hutus rwandais présents en RDC pour la confier à des brigades "intégrées", formées dans le cadre du processus national de réforme de l'armée.
Nkunda estime que le gouvernement n'a pas respecté ses engagements, en ne formant que cinq brigades sur les six prévues, en refusant de "mixer" le commandement de l'armée au Nord-Kivu, en retirant aux brigades mixées la tâche de traquer les rebelles hutus rwandais et en bloquant de ce fait le retour de milliers de Tutsis congolais réfugiés au Rwanda voisin.
De leur côté, les autorités de Kinshasa ont affirmé à plusieurs reprises qu'il n'avait jamais été question d'étendre "le mixage" à l'état-major et que ce processus était une solution "provisoire" avant l'envoi des brigades mixées dans des camps militaires, pour y être démobilisées et formées avant d'intégrer pleinement l'armée régulière.
Interrogé sur le fait que certains éléments se réclamant de son camp portent des uniformes rwandais, l'ex-général a nié en bloc. "Mes hommes ont été dotés par les FARDC et ils portent les uniformes de l'armée congolaise", a-t-il dit, opposant un vigoureux démenti à de nombreux témoignages d'habitants et de constations faites par un correspondant de l'AFP sur le terrain.
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