RD CONGO - 14 août 2007 - AFP |
L'armée congolaise a décidé de suspendre les opérations militaires lancées en 2005 contre des rebelles hutus rwandais au Nord et au Sud-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris mardi des autorités militaires dans la région.
"Nous avons décidé de suspendre toutes les opérations militaires que les Forces armées de la RDC (FARDC) mènent contre les combattants FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), en raison de la confusion qui règne entre ces miliciens et les Hutus congolais" au sein de l'armée, a déclaré à l'AFP le général Gabriel Amisi, chef d'état-major de la Force terrestre de l'armée congolaise qui séjourne dans la région. "Il est difficile pour l'armée de distinguer les Hutus rwandais et les Hutus congolais au cours des opérations dans la mesure où ils parlent tous la même langue (le kinyarwanda)", a expliqué ce chef militaire. La présence des combattants rwandais dans l'est congolais empoisonne les relations entre la RDC et le Rwanda. Kigali accuse certains d'entre eux d'avoir activement participé au génocide rwandais de 1994 avant de fuir dans l'ex-Zaïre voisin, dont ils contrôlent encore, selon les spécialistes, près de 50% des provinces du Nord et Sud-Kivu, frontalières du Rwanda. Réagissant à cette décision, le chef de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), William Lacy Swing, a réaffirmé l'engagement de sa mission pour le retour volontaire des combattants rwandais dans leur pays. "Nous ne partageons pas la décision des autorités congolaises, nous n’avions jamais donné un tel conseil. Notre devoir reste de mener notre mandat pour que les éléments étrangers armés quittent le sol congolais et qu’ils rentrent chez eux", a déclaré M. Swing cité par Radio Okapi (parrainée par l'ONU). Selon la Monuc, entre 6.000 à 7.000 rebelles hutus rwandais sont encore présents en RDC. M. Swing a indiqué que la Monuc "combine des solutions politiques, diplomatiques, juridiques et militaires contre ces éléments pour qu’ils adhèrent au programme de rapatriement volontaire". Le général Amisi a par ailleurs enjoint toutes les troupes "mixées" et "non mixées" à se rendre dans les centres de brassage où sont formées depuis 2004 de nouvelles brigades de l'armée congolaise. "Le brassage est un passage obligé pour tout militaire congolais", a-t-il insisté avant d'appeler les populations des régions de l'est au calme, assurant que des mesures "plus adéquates" seront prises pour garantir leur sécurité. Ces brigades "brassées" intègrent des combattants issus de toutes les anciennes factions belligérantes de la dernière guerre en RDC (1998-2003). |
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L'armée suspend ses opérations contre les rebelles rwandais dans l'est
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